Beta
395098

Les captures du temps présent : Quand l’écriture et la peinture hyperréalistes rivalisent avec la photographie

Article

Last updated: 25 Dec 2024

Subjects

-

Tags

-

Abstract

Vers le début des années 80, on assiste, sur la scène littéraire française, à un renouveau romanesque qu'une certaine conception avant-gardiste de la littérature (anti-référentielle, repliée sur les jeux de formes et ses propres procédés autoréflexifs) avait farouchement récusé. Une résurgence du référent et du plaisir de l'intrigue qui s'accompagne, entre autres, d'un retour au réel. C'est précisément celui-ci que nous entendons souligner voire interroger sous l'angle de l'hyperréalisme (« photorealism » en anglais) chez des écrivains contemporains comme François Bon notamment Jean-Philippe Toussaint. Ces derniers proposent une écriture singulière qui se place moins sous le signe d'un réalisme transcendant (dans sa configuration classique balzacienne ou zolienne) que sous celui d'une capture insolite de notre temps présent. Tel l'objectif d'une caméra,  leurs œuvres focalisent l'attention, dans le sillage des peintures hyperréalistes, sur des bribes de notre quotidien saisis dans leur banalité triviale[1] ou leur évanescence intrinsèque[2] avec une précision exacerbée ; des lieux et décors urbains -notamment les « non-lieux »  (Marc Augé) - aux objets prosaïques ou ultra-techniques et modernes en passant par les graffitis, strapontins de métro, affiches publicitaires ou  reliques  du fast-food  (salière, bouteille de ketchup, cannette…) érigées en « véritables natures mortes de notre époque » contemporaine comme dans les toiles de Ralph Goings et Linda Bacon[3]. En mettant le doigt sur ces particularités, cette étude entend souligner comment, dans leur concurrence avec le cliché photographique, ces œuvres s'en rapprochent et s'en distancient toutefois. [1] Comme la salle de bain à laquelle Jean Philippe Toussaint rend hommage, à l'échelle même du titre, dans son roman du même nom (Minuit, 2005). [2] La composition de Tumulte (Fayard, 2006) de François Bon emblématise cette évanescence ; en s'inspirant de la photographie numérique, ce « roman » donne lieu à plusieurs récits courts (dont la longueur parfois ne va pas au-delà  d'un paragraphe)  - et souvent sans lien apparent – offerts mimétiquement à notre lecture à coup de flashs photographiques. [3] Catherine Douzou, « Le retour du réel dans l'espace de Jean Echenoz » in Jean Echenoz : une tentative modeste de description du monde, Publications de l'Université de Saint-Etienne, 2006.

DOI

10.21608/herms.2016.395098

Keywords

Photographie, hyperréalisme, romanesque du quotidien, écriture au présent, trivialité, minimalisme

Authors

First Name

May

Last Name

Farouk

MiddleName

-

Affiliation

(Maitre de conférences à l'Université du Caire

Email

-

City

-

Orcid

-

Volume

5

Article Issue

4

Related Issue

51866

Issue Date

2016-10-01

Receive Date

2024-12-04

Publish Date

2016-10-01

Page Start

9

Page End

29

Print ISSN

2090-8555

Online ISSN

2974-4695

Link

https://hermes.journals.ekb.eg/article_395098.html

Detail API

https://hermes.journals.ekb.eg/service?article_code=395098

Order

395,098

Type

المقالة الأصلية

Type Code

1,100

Publication Type

Journal

Publication Title

هرمس

Publication Link

https://hermes.journals.ekb.eg/

MainTitle

Les captures du temps présent : Quand l’écriture et la peinture hyperréalistes rivalisent avec la photographie

Details

Type

Article

Created At

25 Dec 2024