Dans «Le Voyageur sans bagage» (1937), Jean Anouilh explore avec subtilité l'idée d'une identité perdue et les implications philosophiques de cette perte. Gaston, personnage principal de la pièce et le fils de la famille (Les Renaud), illustre une quête d'identité où l'on cherche à s'affranchir des contraintes du passé pour se réinventer librement. La pièce pose des questions intemporelles: peut-on réellement échapper à son passé ? L'identité est-elle un choix ou une imposition ? En faisant de Gaston un «voyageur sans bagage », Anouilh ouvre la voie à une réflexion universelle sur la nature de l'individu et sa place dans le monde.
     Dans cette pièce, l'identité et le Mal sont deux thématiques intimement liées, qui s'entrelacent pour interroger la nature humaine. La pièce explore comment le mal peut définir l'identité, comment on peut tenter de s'en dissocier, et s'il est possible de se reconstruire en échappant aux stigmates d'un passé marqué par des actes négatifs.
Jean Anouilh adopte principalement une approche existentialiste (sans être sartrien) et humaniste dans ses œuvres, tout en étant influencé par le théâtre classique et les tensions du XXe siècle.
    Cette étude analytique vise à montrer comment l'identité est construite par les rôles sociaux et familiaux. Les Renaud voient Gaston comme Jacques, leur fils perdu lors de la première guerre mondiale, indépendamment de son consentement. Cela souligne que l'identité peut être imposée de l'extérieur, souvent au détriment de l'individu.