Résumé
Dans Place du bonheur, Hugo Marsan explore avec finesse les méandres d'une conscience en rupture avec le monde. L'espace y devient un reflet d'un exil intérieur, et le temps s'organise selon une logique suspendue, gouvernée par la mémoire et l'émotion plus que par la chronologie. Le titre de l'œuvre place d'emblée la quête du bonheur dans une tension géographique et existentielle: s'agit-il d'un lieu réel ou d'une utopie mentale?
À travers une écriture dépouillée et introspective, Marsan donne voix à une subjectivité en errance, en quête de repères, dont l'errance traduit une crise du rapport au monde. Cette œuvre s'inscrit dans une tradition littéraire où, comme l'explique Georges Poulet, l'écriture devient l'expression d'une conscience en mouvement, d'un moi qui interroge les limites de son être au monde.
Nous verrons d'abord comment l'espace se construit comme un lieu d'exil, avant d'analyser la temporalité suspendue qui en découle, pour enfin interroger la forme singulière de bonheur que cette conscience fragmentée parvient à esquisser.
Marsan explore une temporalité subjective, marquée par la mémoire et le désir. Le temps y est fluide, suspendu entre le passé et le présent, évoquant une conception du temps qui résonne avec les analyses de Georges Poulet. Dans cette étude nous allons aborder trois axes essentiels :
1- L'espace suspendu : l'exil (spatial et psychologique)
2- Le temps suspendu : mémoire, émotion et nostalgie
3- La quête du bonheur perdue