Au début de notre étude, nous avons proposé de réfléchir sur la position qu'occupe le narrateur dans Colline. Il semble que la définition la plus appropriée soit celle de narrateur-témoin, qui est plus précise que celle de simple narrateur omniscient. Nous nous sommes également fixé pour objectif d'étudier l'ambiguïté du statut de la parole. En utilisant la théorie de Mikhaïl Bakhtine sur l'esthétique du roman, nous avons remarqué que les paroles du narrateur et des personnages étaient expliquées d'un point de vue stylistique. Le style de l'auteur se caractérise par l'utilisation du discours indirect libre comme technique narrative qui entremêle la voix du narrateur avec celle des personnages. La stratification interne du langage permet à la diversité sociolinguistique et aux voix individuelles de se faire entendre dans une véritable prose romanesque. L'auteur utilise aussi des métaphores et des comparaisons pour donner vie à des objets inanimés, créant des comparaisons poétiques et humoristiques. Les comparaisons servent généralement de déclencheurs à de nouvelles figures et des allégories sont également présentes. L'utilisation par Giono du langage figuratif ajoute de la profondeur et de l'intérêt à ses écrits. Le dialogue de Giono est influencé par l'oralité, les régionalismes et l'écriture poétique. Le pronom «ça» est aussi utilisé pour nommer tout, l'humain et le surhumain. Il est utilisé pour parler de phénomènes maléfiques ou mystérieux. De plus, l'utilisation par l'auteur de mots français inventés ajoute de la crédibilité et du caractère distinctif à l'œuvre.