Le Dernier Jour d'un Condamné de Victor Hugo se caractérise par l'omniprésence de la fenêtre tout au long du parcours du personnage protagoniste depuis l'instant de son pourvoi en justice jusqu'à la fin des phases de son périple devant la guillotine. Ce qui conduit à la considérer en tant que signe qui traduit un autre signe selon la théorie interprétative du signe linguistique du sémiologue pragmatiste Charles Sanders Peirce. Or, tout récemment, à peine deux ans seulement, les travaux d'Andréa Del Lungo sur la fenêtre viennent désormais introduire un nouvel concept, celui de l'« hypersigne », relevant de son approche inédite qu'il appelle la « sémiologie historisée » qui permet de redécouvrir de nouvelles zones significatives dans le texte littéraire longtemps négligées par la recherche. Nous inspirant de cette nouvelle approche sémiotique mais aussi de celles de ses prédécesseurs Charles Sanders Peirce et Louis Marin, dans lesquelles s'inscrit d'ailleurs Del Lungo se refusant tout comme eux à l'hermétisme du signe, nous espérons que cet article puisse faire ressortir la symbolique de l'hypersigne de la fenêtre si habilement façonnée par Victor Hugo dans son œuvre qui est restée occultée jusqu'à ce nouvel apport. Cet article a en vue aussi de montrer en dernier lieu comment la fenêtre se trouve au cœur de la mécanique argumentative de V. Hugo pour rallier le lecteur à sa cause contre la peine de mort, à laquelle il avait consacré toute sa carrière d'écrivain. Une étude sémiotique du signe et de l'image ainsi qu'une étude argumentative s'entrecroiseront alors pour percer les mystères des signes de cette oeuvre.