La lecture du livre intitulé Les labyrinthes et la désintégration dans la critique et la poésie de Mohmed Lotfi El- Youssefi nous guide dans la précision du message de la poésie et celui de la critique, ou dans « le transfert du sens des profondeurs du poète vers celles du lecteur », selon les dires de Abdellah El-Goudhami. Ce sens est variable quant à son influence sur la réception, ainsi à son pouvoir de concevoir le système social en place et l'âpre système cognitif par le biais duquel se défend le poète contre l'austérité du réel.
Cet univers est constitué des forces mythiques qui soutiennent la poésie, en vue de briser les carcans de l'autoritarisme du signifié et ceux de l'encerclement par le signifiant. Or cette expérience est une aventure entourée des dangers de l'interprétation, qui restera injuste et autoritaire eu égard à la distorsion de l'emploi, et à celle de la lecture également. Il s'ensuit qu'à chaque fois que cette expérience essaye de se mettre debout, elle se percute à l'exagération, et, partant à l'indifférence générique.
La question de la réception reste toujours radieuse et ne s'éteint jamais, en courant sans répit derrière l'interprétation des sens, issue de géographies décadentes. De son côté, la race de la créativité essaye de transposer les consciences, individuelles et sociales, dans tous leurs états, celui de la défaite comme celui de la décadence, c'est ce qui permet au lecteur de préparer les clés de l'analyse et de l'interprétation. Mais il est à signaler de prime abord que la crise entre le poète et le lecteur n'est pas simulée ; fabriquée en toutes pièces, elle est plutôt, selon les dires de Mohamed Beniss, la crise du modèle issu de la modernité, et celle de la structure de la culture arabe même.