Dans la présente étude, nous allons essayer de briser le silence sur ce sujet tabou, longtemps délaissé et impensé, aussi bien en France qu'en Egypte à savoir la représentation des femmes criminelles dans le roman arabe et francophone. Des femmes transgressives qui font preuve de la cruauté la plus noire et la plus dégoûtante, mises en récit par des écrivaines et des romancières arabes ou francophones qui bouleversent la binarité homme/ femme par rapport à l'univers criminel. Des femmes qui ne sont plus des victimes d'actes de violence mais notamment des actrices généralement perverses et manipulatrices. Il s'agit de mener une réflexion sur la façon dont ces criminelles ont été perçues et représentées dans des œuvres fictives plus ou moins inspirées de crimes vrais. Celles-ci mettent diversement en scène des femmes impliquées dans des actes meurtriers, des délits, des parricides et des infanticides. Des prototypes solitaires qui ont un parcours spécifique et qui cherchent leurs manières et leurs raisons d'être. Les figures de femmes criminelles que nos auteures mettent en récit sont, en réalité, des femmes coupables, des opprimées et des prisonnières marginalisées. Dans العربة الذهبية لا تصعد إلي السماء ou La voiture dorée ne monte pas au ciel, premier roman écrit par Salwa Bakret publié en 1991, il s'agit d'une œuvre purement fictionnelle qui relate l'histoire d'un amour tabou entre Aziza et son beau-père et qui finit par assassiner ce dernier. Aziza est emprisonnée dans la prison des femmes. Elle veut écraser la fenêtre de la cellule pour monter au ciel avec sa voiture dorée, vœu qui ne peut pas se réaliser. C'est à travers elle, qu'on voit la monstruosité d'autres pinsonnières. Alors que dans Chanson douce, deuxième roman de Leila Slimani publié en 2016, on a un infanticide commis par une baby-sitter meurtrière qui s'appelle Louise et qui travaille au service d'une famille parisienne dans le Xe arrondissement. Elle a tué le deux enfants dont elle avait garde. Un roman largement inspiré d'un double fait-divers américain survenu à New York en 2012. Ici, nous adopterons une approche critique et comparative qui permettrait de découvrir comment des œuvres appartenant à des contextes spatio-temporels bien différents, ont pu se connecter pour brosser un tableau exhaustif de meurtrières aussi bien en France qu'en Egypte.