Le deuil est une expérience douloureuse consécutive à la perte d'un être cher. Cette perte provoque un chagrin qui s'en nourrit. Dès lors, la personne endeuillée a besoin de la consolation de son entourage, ainsi que d'un grand soutien collectif pour surmonter sa souffrance et alléger son traumatisme.
Dans le roman de Yasmine Ghata, la narratrice, une fillette de 6 ans, et sa mère perdent l'une son père, l'autre son conjoint. Une période de deuil est inéluctable pour toutes les deux. Malgré le choc du décès, elles refusent les condoléances et la consolation d'autrui, préférant souffrir dans le silence et le mutisme.
Cependant, comment surmonter la souffrance liée à un deuil, comment se réjouir à nouveau sans appui ni consolation d'autrui ?
L'étude est scindée en trois parties : le deuil inconsolé, le deuil scriptural et le deuil mémoriel.
La première partie analyse la façon dont la mère et sa fille se comportent sans consolation, en affrontant le choc du décès. La conclusion en est que la vie devient maussade et n'a plus de sens. Mère et fille sont menacées de traumatismes si elles ne parviennent pas à vivre cette période de façon apaisée.
La seconde partie étudie la stratégie adoptée par la mère afin de s'approprier le deuil : le recours à l'écriture. Cependant, l'univers scriptural demeure un monde lugubre où morts et cimetières s'emparent du récit.