Après l'indépendance du Sénégal vis-à-vis du colonialisme français, les jeunes Sénégalais ont dû faire face à un défi majeur : se libérer de l'influence de la langue française, qui avait été la langue officielle durant la période coloniale. Les autorités coloniales tentaient de réimposer le français comme langue officielle, marginalisant ainsi les langues locales telles que le Wolof. Cette situation a engendré un conflit linguistique complexe, caractérisé par une situation de "diglossie", où plusieurs langues coexistent mais avec des rôles sociaux distincts.
Les recherches montrent que le français, bien qu'étant la langue de l'enseignement et de l'administration, conserve un statut social et politique élevé, tandis que les langues locales comme le Wolof sont principalement utilisées dans les contextes informels et n'ont pas de reconnaissance officielle dans les domaines formels. Cette hiérarchie linguistique entraîne des variations dans l'utilisation des langues selon les classes sociales. Les élites intellectuelles, telles que les écrivains, journalistes et étudiants, privilégient souvent le français, renforçant ainsi son statut.
Les études révèlent une tendance croissante parmi les jeunes des classes supérieures à rejeter le Wolof au profit du français. Bien que le Wolof soit associé à l'identité nationale, le français est perçu comme une langue plus "globale". Cette disparité dans l'utilisation des langues engendre des tensions culturelles et sociales, affectant la cohésion sociale du pays.