Une lecture attentive des Fleurs du mal, nous permet de décoder maintes allusions au mythe d'Ulysse. En effet, si nous voulons interpréter, dans une visée mythocritique, les poèmes dont se compose le volume  des Fleurs du Mal ^[i] de Charles Baudelaire, si nous voulons en dégager une figure mythique qui caractérise l'ensemble de recueil, nous devons lire les Fleurs du Mal non pas de façon linéaire, mais en établissant des structures relationnelles signifiantes d'une façon globale. Comme le souligne Gérard Conio: «il importe, en effet de lire les Fleurs du Mal non de façon linéaire, selon un ordre successif, mais en essayant de dégager des réseaux de sens qui parcourent de façon concentrique la totalité de l'œuvre»



[i][i]⁽[i]⁾  Avant de s'arrêter au titre définitif, Les Fleurs du Mal, Baudelaire fait annoncer, dès Octobre 1845, la parution d'un recueil poétique intitulé "les lesbiennes". En Novembre 1848, il préfère à son titre précèdent "les limbes", référence à la rhétorique religieuse, à l'œuvre de Dante et au fouriérisme, le titre définitif désigne un processus, ou la résultante d'une alchimie complexe. L'alliance de mots, ou oxymoron souligne la perspective tragique propre à Baudelaire … cet adepte du dandysme présente son recueil comme l'expression d'une Beauté associée à la nature car la fleur renvoie à une symbolique de la tentation depuis Eve et le jardin d'Eden, le symbolisme floral renvoie au goût de la transgression. Le poète veut donc arracher son secret à la nature où s'exprime le mal par prédilection (Anglard Véronique, Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, Bréal, 2000, pp. 29, 31).